Cancer du sein

  1. I- INTRODUCTION

Le Cancer du sein est un cancer qui atteint la glande mammaire, principalement sous la forme d'un adénocarcinome (cancer du tissu glandulaire), parfois sous la forme d'un sarcome (cancer du tissu conjonctif).

 

  1. FACTEURS FAVORISANTS
  • L’âge :

L’âge constitue le premier facteur de risque de développer un cancer du sein celui -ci survient majoritairement chez les femmes de plus de 50 ans. Le pic de l’âge est situé entre 60 et 65 ans. Seules 5 % des patientes ont moins de 35 ans lors du diagnostic.

 

  • Le sexe :

C’est une pathologie maline qui intéresse une femme sur dix. C'est le cancer le plus fréquent des cancers de la femme et le nombre de cas augmente régulièrement.

Les hommes ne sont pas à l’abri d’un cancer de sein, mais cette maladie est très rare chez eux.

 

  • Facteurs génétiques :

Le risque de survenue de cette maladie est plus important lorsqu'il y a des cas de cancers du sein dans la famille : mère, sœur ou tante. On a identifié des gènes de susceptibilité (BRCA1 et BRCA2) présents dans 5 % des cas. Chez les porteuses de ce gène, le risque est de 85 %.

 

  • Facteurs hormonaux :

Ces facteurs hormonaux sont caractérisés par une puberté précoce (avant 10 ans), une ménopause tardive (après 55 ans), une première grossesse après 30 ans. Le traitement hormonal substitutif prolongé associant œstrogènes et progestatifs après la ménopause comporte une augmentation du risque.

  • Obésité :

Les femmes qui sont en surpoids ou qui le deviennent après la ménopause ont un risque accru de cancer du sein, ceci en rapport avec la production d’estrogènes par le tissu adipeux.

 

 

  1. SYMPTOMES

Un cancer du sein peut se manifester par une grosseur (nodule), un écoulement de liquide clair ou sanglant par le mamelon, une déformation du galbe du sein ou du mamelon (rétraction), plus rarement par une douleur. Il ne présente parfois aucun signe et est souvent mis en évidence par une mammographie réalisée à titre systématique dans le cadre du suivi médical individuel ou lors d’une campagne de dépistage.

De même qu’il peut être découvert fortuitement par la patiente elle-même lors d’une autopalpation

  1. DIAGNOSTIC

Le diagnostic de cancer du sein doit toujours être confirmé par un examen histologique d’un prélèvement tissulaire (biopsie). Ces biopsies sont réalisées par voie percutanée, avec des aiguilles spéciales. Elles sont guidées sous échographie ou par un procédé d’imagerie couplant un mammographe et un système de guidage informatisé appelé mammotome.

  1. ÉVOLUTION

Le cancer du sein évolue d'abord localement, avec extension aux organes de voisinage et aux ganglions lymphatiques axillaires, puis se propage par voie sanguine (métastases), surtout aux os, au cerveau, au foie et aux poumons. Ces métastases peuvent apparaître tardivement, jusqu'à 10 ans après la découverte du cancer initial.

 

La recherche de métastases est fondamentale dans la stratégie du traitement du cancer du sein. Le bilan d’extension comporte la réalisation d’un scanner thoraco-abdomino-pelvien , un scanner cérébral et une scintigraphie osseuse.

  1. TRAITEMENT

Quatre traitements peuvent être entrepris, parfois isolément, parfois en association : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie, l'hormonothérapie.

La chirurgie : la tumorectomie si la tumeur est inférieure à 3 cm, associée à l'examen histologique immédiat (dit extemporané) de celle-ci, la femme étant toujours sous anesthésie générale : si l'examen histologique confirme la nature maligne de la tumeur, l'ablation des ganglions de l'aisselle (curage ganglionnaire axillaire) est réalisée.

 

Pour les tumeurs de petite taille, la technique du ganglion sentinelle peut être proposée de façon à minorer les séquelles fonctionnelles au niveau du bras, tout en sachant qu’un curage axillaire complémentaire s’impose en cas d’atteinte du ganglion sentinelle.

 

Pour les tumeurs de diamètre supérieur à 3 cm ou multiples, la mastectomie (ablation du sein) est indiquée.

La radiothérapie, pratiquée après une tumorectomie, consiste à irradier le sein et le pourtour de la zone retirée pour éviter les récidives locales. Le traitement comprend généralement 4 ou 5 séances par semaine pendant 5 à 6 semaines.

La chimiothérapie peut être utilisée en complément de l’ablation chirurgicale du cancer primitif. Les métastases sont aussi traitées par la chimiothérapie. Le traitement comporte l’association de plusieurs médicaments (polychimiothérapie) en hôpital de jour, sur un mode ambulatoire. Compte tenu de la causticité des produits administrés, il nécessite la pose préalable d’une chambre implantable pour éviter une extravasation (diffusion du produit en dehors d’un vaisseau), source de nécrose cutanée.

L'hormonothérapie, très souvent associée aux autres traitements, consiste à prendre, pendant 5 ans, par voie orale des antiœstrogènes lorsque le cancer est hormonodépendant, c'est-à-dire que la tumeur contient des récepteurs hormonaux (éléments situés à la surface de certaines cellules et destinés à recevoir les messages hormonaux).

De nouvelles molécules arrivent sur le marché et sont proposées dans le cadre de protocoles cliniques pluridisciplinaires.

Enfin, une aide psychologique et un suivi médical doivent être proposés compte tenu des répercussions psychologiques possibles de cette situation.

  1. PRONOSTIC ET DÉPISTAGE

Lorsque le cancer du sein est traité tôt, son pronostic est bon. Ce pronostic est fonction de l’âge de la patiente, de l’atteinte ganglionnaire, de la taille tumorale et de son profil immuno-histochimique (récepteurs hormonaux, surexpression d’HER2).

La surveillance régulière d'une femme ayant eu un cancer du sein et la reprise du traitement au moindre signe de récidive améliorent encore ce pronostic.

Par ailleurs, une femme ayant subi le traitement d'un cancer du sein peut envisager d'avoir un enfant : une période de 2 ans après la fin du traitement doit être respectée afin de surveiller l'évolution de la maladie. L'allaitement maternel est néanmoins déconseillé.

L'amélioration du pronostic du cancer du sein passe par le dépistage précoce : examen gynécologique régulier (tous les ans), mammographie systématique (tous les 2 ans à partir de 50 ans), autoexamen des seins par la femme et consultation médicale à la moindre anomalie constatée.