Adénome de la prostate

La prostate est une glande située au-dessous de la vessie et qui communique avec les voies urinaires (urètre).


L'adénome de la prostate est une augmentation de volume de la prostate, elle est aussi appelée hypertrophie bénigne de la prostate ou HBP.

 

ÉPIDÉMIOLOGIE :

 

À l’approche de la cinquantaine, de nombreux hommes sont concernés par les troubles urinaires consécutifs à un adénome de la prostate.

 

SIGNES CLINIQUES :

 

Ils résultent de l’obstacle créé sur la voie urinaire, soit par un phénomène d’obstruction urinaire, soit par l’irritation vésicale qu’il entraine.

 

Symptômes obstructifs 

 

Ralentissement de la force du jet (dysurie), gouttes retardataires, difficulté au déclenchement et utilisation de la poussée abdominale. Le stade ultime est marqué par la rétention urinaire.

 

Symptômes irritatifs

 

Souvent plus précoces : augmentation de la fréquence (pollakiurie) (surtout nocturne) avec une fréquence supérieure à 7 dans la journée est supérieure à 2 la nuit ; des mictions sans augmentation de la quantité émise, apparition d’urgence mictionnelle, besoin impérieux d’uriner avec parfois fuite urinaire, parfois une hématurie.

 

La sévérité des troubles n’est pas toujours en rapport avec la variation du volume prostatique. Rarement, il peut exister des complications liées à cet adénome, telles que la rétention urinaire, l’infection, la présence de calculs dans la vessie, la dilatation des voies urinaires.

DIAGNOSTIC DE L'ADENOME DE LA PROSTATE

 

1. Clinique :

L'interrogatoire recherche :

 

 

Les signes irritatifs et les signes obstructifs précédemment décris.

Le toucher rectal permet de mettre en évidence une augmentation du volume prostatique et permet d'apprécier la consistance de la prostate, sa sensibilité et de rechercher un éventuel nodule prostatique.
 

2. Examens complémentaires

 

2.1. Echographie

Elle apprécie :
- l'hypertrophie de la prostate 
- le résidu d'urine après miction
- la présence de diverticules et/ou de calculs dans la vessie
- un éventuel retentissement sur le rein.
 

2.2. Analyse sanguine et urinaire

 

  • Mesure du taux de créatinine pour évaluer la fonction rénale
    Dosage sanguin des PSA (Antigène Prostatique Spécifique, pouvant être augmenté en cas d'HBP)
  • ECBU (examen cytobactériologique des urines) à la recherche d'une infection urinaire latente
  • Débitmétrie mictionnelle : mesure du débit urinaire (débit maximal normal : 25 à 35 ml/sec).

 

TRAITEMENT

 

Le traitement dépend essentiellement de la gêne occasionnée par l'adénome ou la survenu de complications.

 

        • Traitement médical

 

  • Les alpha-bloquant (doxazosine) ont pour objet de réduire la tension de la prostate et du col de la vessie, en agissant sur les fibres musculaires lisses de cette région. Cela donne de bons résultats sur le débit urinaire qui est nettement amélioré.  Par contre, ce traitement n'a aucune action sur la progression de la maladie, c'est à dire sur l'augmentation du volume de la prostate. De plus, cela ne limite pas les épisodes de rétention d'urines. Médicaments les plus courants : Xatral, Dysalfa, Josir, Omix.

 

  • Les inhibiteurs de la 5-alpha-reductase : Le finastéride agit en diminuant le taux hormonal de dihydro-testostérone. Et donc en limitant ce taux d'hormone qui agit directement sur l'expansion de la prostate, on diminue peu à peu le volume de celle-ci. Cela permet d'éviter les récidives de rétention d'urines et permet donc de retarder l'intervention chirurgicale. Médicament courant : Chiroproscar. Il entraine par ailleurs parfois des troubles de l'érection, de la libido et de l'éjaculation.

 

  • Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 :

 

        • Le CIALIS améliore l’afflux sanguin vers la prostate et la vessie dont il relâche les muscles, ce qui peut réduire les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Il a été montré que CIALIS améliore ces symptômes urinaires entre la 1ère let la 2ème semaine après le début du traitement. 

 

  • Traitement par la radiologie interventionnelle

 

L’embolisation de la prostate est une technique peu invasive qui permet de réduire la taille de la prostate sans complications urinaires et sexuelles.

 

        • Traitement chirurgical

 

L'ablation se fait de trois manières :

La résection transurétrale par voie endoscopique si l'adénome n'est pas trop volumineux. Elle se pratique à l'aide d'un bistouri électrique qui résèque sous contrôle vidéo la partie adénomateuse de la prostate. Elle permet d'améliorer le jet de façon très notable. Mais elle provoque dans 75% une éjaculation rétrograde (éjaculation dans la vessie), et dans 1% des cas une incontinence urinaire.

 

L'incision cervico-prostatique (incision du col vésical et de la prostate) sous endoscopie, présente moins de séquelles (25% d'éjaculation rétrograde) et autant de risque d'incontinence.

 

L'adénomectomie chirurgicale par voie sus-pubienne est effectuée en cas de prostate trop volumineuse. Elle consiste à énucléer la partie adénomateuse de la prostate en laissant en place la capsule prostatique. Le risque d'éjaculation rétrograde est de 75% et celui d'incontinence de 1%.